Une réflexion quantitative sur l’impact de mesures favorisant la mixité sociale sur les performances en lecture au primaire.
Résumé:
Près de 27% des enfants de CM1 ne savent pas lire correctement en France.
La mixité sociale mesure le mélange des enfants selon la catégorie socio-professionnelles de leurs parents dans les écoles. Elle est plutôt faible par comparaison internationale. L’origine sociale pèse aussi plus en France qu’ailleurs sur les résultats scolaires, dès l’école primaire.
Pourtant, les écoles qui diversifient leur recrutement ne font pas mieux que celles dont tous les élèves sont issus des mêmes couches sociales. Seul le niveau socioéconomique moyen, que l’Éducation Nationale quantifie par l’Indice de Position Sociale (IPS), semble jouer un rôle.
Réduire les inégalités sociales entre les écoles n’est pas possible (au niveau primaire) en raison de la stratification sociale des communes. Cette politique n’aurait de toute façon aucun impact sur la part des enfants en difficulté de lecture.
L’absorption du privé sous contrat dans le secteur public pourrait même conduire à une aggravation des performances des lecteurs les plus faibles.
À contrario, décaler les horaires, améliorer le confort thermique, acoustique et sanitaire des classes, changer notre culture des toilettes, réduire encore les absences non-remplacées ou distribuer des livres aux familles seraient des mesures peu coûteuses qui relèverait massivement et rapidement le niveau général. Une telle hausse de la qualité diminuerait la part des enfants en difficulté de lecture. Elle diminuerait également l’avantage comparatif du privé et favoriserait les inscriptions dans l’école publique du coin.
La mixité sociale est une fin, et non un moyen. Fermer ou fusionner les écoles les plus ségréguées peut faire partie d’un nouvel urbanisme qui désenclaverait les quartiers prioritaire. Enfin, pour compenser les inégalités de moyens entre communes, on pourrait imaginer un financement national basé sur le nombre d’élèves.